Dernière mise à jour : 31 mai 2023
Après 2 jours d’acclimatation dans la capitale mongole Oulan-Bator, il est temps d’entrer dans le vif du sujet et de partir explorer la Mongolie et de découvrir le splendide lac Khovsgol. Un peu fatiguée, en baisse de régime, légèrement inquiète de reprendre la route seule dans cet immense pays dans lequel je me sens perdue, je me laisse entraîner par l’énergie d’une jeune espagnole rencontrée dans mon auberge qui me propose de partir en bus direction le nord.
Quelques touristes rencontrés plus tôt m’avaient dit que c’était impossible de voyager en Mongolie par ses propres moyens. Pourtant, l’idée me tente bien et je décide de suivre ma nouvelle compagne de voyage dans cette aventure folle…
A l’assaut des routes mongoles : de Oulan-Bator à Khatgal
Un taxi nous emmène à la gare routière, où l’on obtient sans problème nos billets de bus. Après avoir fait quelques courses pour la nuit, nous voilà embarquées pour un long trajet de 14h dans un bus au confort plus que sommaire. La longue route qui nous mène à Mörön, m’offre mes premiers paysages mongols. C’est juste magnifique !
Nous nous arrêtons régulièrement en chemin, au milieu de nulle part. Je fais face, ébahie, à ces étendues à perte de vue, où l’on ne croise pas l’ombre d’un habitant, d’une maison. Nous dormons très peu cette nuit là, tant la route est chaotique. J’ai eu la brillante idée d’acheter des fruits secs pour le trajet. Bien mal m’en a pris ! Les secousses du bus les font sauter un à un… Bientôt un joyeux mélange de noyaux et de fruits collants redécore l’allée du bus, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les contenir. Adriana, la petite espagnole, rigole. Puis c’est à son tour de se battre contre les mauvais éléments.
Dehors il pleut à verse. Adri, la tête appuyée conte la fenêtre tente de dormir tant bien que mal, mais une goutte de pluie, régulière comme un métronome, lui tombe sur la tête.
Une escale chez Sarah, un hôtel à Mörön
A la descente du bus à Mörön, un brin secouées par le long voyage, on n’a pas le temps de dire ouf, que Sarah, la guide la plus connue de la région nous embarque dans sa guesthouse. Crevées, on décide de rester là pour la nuit et de profiter de la petite ville pour faire quelques provisions au black market.
Je me familiarise doucement avec les conditions de vie des mongols : il n’y a pas d’eau courante dans la maison. Par contre nous avons la chance d’avoir une douche, sans pression, et des toilettes, enfin devrais-je dire un trou entouré de planches, dans lequel une volée de mouches vous tient compagnie. L’accueil par Sarah et sa famille est vraiment chaleureux ! On se sent vite à l’aise ici. Nous jouons avec ses enfants, dont l’un m’épate avec ses quelques mots de français. Il n’a que 10 ans et est presque capable de compter ! Il m’enseigne en échange quelques rudiments de mongol.
1ère expérience d’autostop en Mongolie
Après une bonne nuit de sommeil, nous partons à l’assaut du lac. On décide de tenter l’autostop pour parcourir la centaine de kilomètres qui nous sépare de Khatgal. Munies d’un papier préparé précautionneusement en cyrillique, nous nous postons, confiantes, sur le bord de la route. Mais nous sommes vite confrontées à un problème de taille : tous les chauffeurs de taxis improvisés déboulent sur nous et nous proposent de nous emmener pour des prix exorbitants. Conclusion, en Mongolie, il faut s’éloigner de la ville si vous voulez trouver un chauffeur lambda !
Mais notre patience est récompensée… au bout d’1h10 d’attente et de persévérance, trois sympathiques mongols s’arrêtent et nous emmènent jovialement en direction du lac ! Le petit guide de conversation franco-mongol que j’ai déniché au Department store d’Oulan-Bator nous sauve la mise et nous permet d’échanger quelques mots avec nos comparses de voyage. Adriana se lance dans sa phrase fétiche « do you want a cookie ??!! » Cette technique deviendra notre méthode de rémunération de tous nos chauffeurs mongols!
Sur le bord de la route, on aperçoit quelques tipis et des rennes. Il reste en effet dans le pays une petite communauté d’éleveurs nomades de rennes, les Tsaatan, qui se trouvent normalement tout au nord de la Mongolie, à la frontière russe. Nos chauffeurs, ravis de pouvoir nous montrer cet événement, n’hésitent pas à s’arrêter et paient même pour qu’on puisse s’en approcher et prendre des photos. Nous n’avons pas le choix !
Il nous faut 2h au total pour arriver à Khatgal. Nous n’avons pas le temps de voir le lac que deux journalistes locaux se jettent sur nous pour nous interviewer pour la télé mongole. Ils veulent recueillir nos impressions sur leur pays. Pour être honnête, je ne suis là que depuis 3 jours, je n’ai pas encore grand chose à leur raconter !
Randonnées sur les rives du lac Khovsgol
Après un jour pluvieux et morose, je pars enfin découvrir le petit frère mongol du lac Baïkal. Une balade de plus de 20 kilomètres sur la rive ouest du lac aux mille nuances de bleus. Le lac Khövsgöl est incroyablement beau. Il a ce côté hypnotique pour tout voyageur posant le regard sur sa nappe transparente. L’odeur des pins me chatouille les narines et me rappelle des souvenirs d’enfance. Cette odeur, je ne m’en lasse pas. En fermant les yeux, je me croirais facilement en bord de Méditerranée, ou dans le maquis corse. L’atmosphère est tellement paisible qu’on pourrait rester des jours entiers à contempler le spectacle qui nous est offert.
Avec ses 136 km de long et ses 36 km de large, le lac Khövsgöl représente 65 % des réserves naturelles d’eau douce du pays. Son eau est si pure qu’on peut la boire sans problème. Mais il est difficile de s’y baigner, tant ses eaux sont glaciales. Même en plein été, nous ne pouvons tremper plus que nos pieds.
Après une nuit dans un camp de gers (les yourtes mongoles), nous rentrons à Khatgal. L’une de nos compagnes de route a un avion à prendre. Avec Adri, nous la raccompagnons et décidons d’explorer l’autre côté du lac dès le lendemain. La rive Est du lac est très différente, mais tout aussi belle. Il faut marcher longtemps avant de dépasser la ville, mais ensuite on est récompensé par la vue sur les montagnes qui se dessinent au loin. C’est très vert et vallonné. Nous ne croisons âme pas qui vive pendant des heures. On s’imagine en Terre du Milieu, nous prenant pour des hobbits à la recherche de l’Anneau. On savoure cette sensation de liberté que le paysage nous procure. La seule personne que nous rencontrons est un vieux mongol sur son cheval, coiffé d’un chapeau de cowboy.
En chemin, nous croisons des troupeaux de yaks et de vaches, perdus au milieu de nulle part.
Le tonnerre commence à gronder de l’autre côté du lac. On cherche un endroit où dormir… mais nous n’avons hélas pas de tente. Arrivées au « Wild preservation center », on se retrouve bloquées. Impossible de trouver un chemin pour continuer et atteindre un camp où passer la nuit. Le ciel est devenu d’un noir menaçant. Prudentes, n’ayant nulle part où dormir ni nous abriter, nous sommes contraintes de rebrousser chemin… Le seul camp de gers que nous avions repéré est à 2h de marche… Et bien évidemment, c’est à ce moment là qu’il commence à pleuvoir. Mais nous n’avons pas le choix, nous devons continuer. On serre les dents et avalons les kilomètres, complètement trempées.
On arrive totalement exténuées au camp, après avoir bien marché 8h d’affilée. On nous annonce une somme faramineuse pour dormir. Devant nos têtes fatiguées, grelottantes et désespérées, les prix commencent à descendre. Un mongol ayant pitié de nous ira lui-même négocier avec son chef. De 50 000 T la yourte, on est passé à 20 000. On accepte, on ne peut faire un pas de plus ! On s’écroule après avoir avalé vite fait une soupe instantanée que la propriétaire nous a apportée.
Nous finissons le trajet jusqu’à Khatgal le lendemain matin. La journée de la veille a laissé des traces sur notre physique et notre moral. Heureusement trois russes s’arrêtent en jeep et nous déposent à l’hôtel. On a tellement pris goût à l’aventure mongole, qu’on décide de rentrer en stop, au moins jusqu’à Darkhan où l’on espère prendre un bus ou un train pour Oulan-Bator. C’est notre jour de chance ! Nous enchaînons les voitures et les kilomètres. La dernière est conduite par le Sherlock Holmes local. C’est un flic très important de la région. Il est accompagné de sa femme, avocate, qui parle anglais parfait. Un peu inquiets de voir deux étrangères seules sur les routes mongoles, ils veulent nous emmener avec eux jusqu’à la capitale. Ils sont suivis en voiture par le reste de la famille avec qui ils ont passé le week-end à la campagne, à boire de l’Arag, du lait de jument fermenté pour purifier leurs organismes ! Nous avons la chance de pique-niquer avec toute cette petite famille en bord de rivière. On se fait gaver de soupe de riz au mouton et j’ai la chance de goûter à mon 1er verre d’Arag.
Informations pratiques
Comment se rendre au lac Khövsgöl?
Si vous voulez y aller par vos propres moyens, il vous faudra temps et patience. Le bus de nuit pour Mörön part à 18h de la gare routière Dragon Center de Oulan Bator. De Mörön, il faut trouver un taxi, mini-van ou faire du stop jusqu’à Khatgal.
Où dormir à Mörön?
J’ai logé chez Sarah’s Guesthouse, une auberge sans prétention. Mais tu pourras trouver d’autres hébergements ici.
Où dormir à Khatgal?
Je vous recommande la MS Guesthouse : vous aurez le choix entre un lit dans une yourte, ou planter votre tente pour un moindre coût. Cette auberge possède douches et wifi et une salle commune chauffée ! Vous pourrez y croisez de nombreux voyageurs avec qui partir en randonnée autour du lac, ou avec qui échanger les bons tuyaux.
Où dormir autour du lac Khovsgol ?
Sur la rive Ouest, il y a quelques camps de yourtes. Par contre attention, très peu de possibilité de faire des courses pour manger. La seule épicerie rencontrée pendant ma journée se situe à 19 kilomètres de Khatgal. Autant dire qu’il vaut mieux prévoir des provisions. Le soir, il fait un peu frais à 1600 mètres d’altitude. Vous aurez sûrement envie de manger chaud. Donc n’hésitez pas à emmener des soupes de nouilles instantanées, vous trouverez de quoi chauffer de l’eau dans les camps.
Sur la rive est, plus sauvage, il y a moins de possibilités de logement donc avoir une tente peut être un plus !
Organise ton voyage sur mesure en Mongolie !
Personnellement, je suis partie en autonomie au lac Khovsgöl, mais il faut le vouloir! Si toi aussi tu rêves de visiter la Mongolie, mais n’oses pas te lancer par peur d’un manque d’organisation, l’agence de voyage Evaneos peut t’aider à préparer ton voyage, en se chargeant de l’organisation de ton périple, comme les billets d’avion, les chauffeurs mais la mise en relation avec leurs guides locaux français. N’hésite pas à demander gratuitement ton devis en ligne.
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9 Comments
je découvre ton blog
j adore et cet article wouah 1 vrai aventurière
autour de moi les gens étaient étonnés qd leur ai dit que n avais pas de chambre pr mes jrs à Ubud mais que j en avais trouvé 1 en 15 minutes
mais toi c pfff j ai pas les mots
quelle aventure ce tour du monde
Ahahah! Merci beaucoup pour ce petit message très touchant. Oui en effet, voyager c’est l’aventure. Mais on se rend vite compte sur place que ce n’est pas si difficile que ça. Il faut juste se lancer et surmonter ses peurs!
J’ai totalement craqué devant la dernière photos des enfants, celle où ils sourient à pleine dent. Elle reflète tellement innocence et le bonheur. <3
chouette ! 🙂 combien de temps penses-tu qu’il faille pour profiter pleinement ? j’ai 10 jours de libres mais ça semble un peu juste pour la mongolie .. thank’s
Salut! En effet 10 jours pour la Mongolie, c’est un peu juste. C’est tellement grand! Après, il existe des tours en mini-van d’une semaine… Donc pourquoi pas, ça donne un bon aperçu. Même si tu seras frustré de devoir déjà rentrer… Et d’en voir si peu de ce pays magnifique!
bonjour, une fois arrivé à Khatgal par mes propre moyens, tu penses que je peux trouver des agences de voyage pour organisé une sortie sur une journée ou un trek sur 2/3 jours
Bonjour, je ne suis pas sûre qu’il y ait des agences à Khatgal. Vaut mieux se renseigner à Mörön et encore, difficile aussi. Mais deux-trois jours en longeant le lac seul, c’est faisable aussi, en dormant en camp de yourtes ou en tentes.
Salut !
Merci pour tes indications.
Je prépare avec mon amoureux un voyage en duo en septembre, et on essaie de voir si un séjour moyennement organisé est possible en Mongolie. On resterait environ 3 semaines. On ne sait pas pour le moment si on comptera sur nos propres moyens pour se déplacer ou si on fait appel à un chauffeur pour toute la durée du voyage (la question financière étant quand même déterminante). J’ai pas mal voyagé et j’avoue être plutôt confiante sur les solutions momentanées mais je n’ai jamais traversé un pays aussi vaste et désertique que la Mongolie. J’ai surtout des réserves quant à la nourriture et l’eau : que conseilles-tu pour éviter de se retrouver à sec ?
Pour les camps de yourte, faut-il nécessairement réserver à l’avance ou est ce qu’on peut compter sur le dernier moment ?
On pense peut être faire une partie du voyage organisé avec un/une guide, et une partie en autonomie. Y’a-t-il des endroits où il est selon toi indispensable de faire appel à un/une guide ?
Ca fait beaucoup de questions mais il n’y a pas tant d’infos données sur la découverte du pays dans ces conditions.
Merci d’avance !!
Bonjour, c’est vrai que voyager en Mongolie n’est pas facile. Le mieux étant de se rendre sur place et de trouver des solutions là bas. Pour les camps de yourte, ça dépend bien sûr de la période, et des endroits. En septembre ça devrait aller de ce côté là! Autre question, ça dépend aussi si vous partez avec une tente ou pas, ce qui peut vous faciliter la tâche. De mon côté, comme je le précise, en un mois, j’avais fait moitié/moitié : un tour en van de 12 jours afin d’aller dans des endroits plus difficiles et reculés, comme le désert de Gobi, l’autre par mes propres moyens en bus et stop, notamment pour me rendre au lac Khovsgol. Tout se fait, mais il faut être un peu aventurier dans l’âme! 🙂 Je ne sais pas si ça t’aura aider, mais dans tous les cas, bon voyage dans ce fabuleux et mystérieux pays!