Dernière mise à jour : 20 mars 2019
Situé au bord du fleuve Magdalena au sud de Carthagène, Santa Cruz de Mompox, est un joyau architectural de l’époque coloniale. Toute droit sortie des romans de Gabriel Garcia Marquez, la petite ville est comme endormie. La chaleur y est écrasante et le temps semble s’être totalement arrêté. Y aller se mérite : il me faut pas moins de 14h de bus depuis Medellín pour l’atteindre. Mais la récompense est là.
Mompox, ville hors du temps
Je suis la seule touriste du village, à errer dans ses ruelles brûlantes, ou à arpenter son petit marché sur la place principale. Enfin non. Au loin j’aperçois un japonais que j’avais croisé un mois auparavant dans une auberge péruvienne, à Cusco. On avait échangé quelques mots le temps d’un petit déjeuner. Le voir dans ce bout du monde paraît irréel. Il m’explique qu’il est venu rendre visite à une amie qui vit ici et me propose de me joindre à eux plus tard.
Le midi, assise tranquillement à la terrasse d’un restaurant le long du fleuve, je suis accostée par une dizaine d’adolescents. Ils sont ici en voyage scolaire, à la découverte de l’histoire pré-colombienne. Ils sont étonnés de me voir là, seule, et me posent de très nombreuses questions. Ils me proposent même de sortir avec eux le soir… Ils ont 17 ans. Cette situation me fait sourire, tant le voyage possède ce don de casser de nombreuses barrières entre soi-même et les autres. Pas d’âge, pas de nationalité. Juste l’envie de partager un moment ensemble.
Le centre-ville est désert en plein après-midi. Les habitants préfèrent se carapater à l’ombre de ce soleil brûlant et se prélassent dans leur fauteuil à bascule, attendant que le temps passe et que la chaleur tombe enfin.
Cours de japonais à Mompox
En fin d’après-midi je rejoins mon camarade japonais. On a rendez-vous dans une école. Je rencontre son amie Satoko, professeure de japonais à Mompox depuis 2 ans! Dans mon imaginaire, je trouve cela étrange pour une japonaise de venir s’installer ici, au milieu de nulle part. Les gens, le monde, ne cessent de m’étonner.
Je me joins à ses élèves pour la leçon. J’ai passé plus d’un mois au Japon et pourtant, c’est à Mompox que je prends mon 1er cours de japonais, accompagnée de quelques adolescents colombiens, désireux d’apprendre la langue du pays du soleil levant. Cette situation inhabituelle m’amuse. J’aurais été tellement loin d’imaginer me retrouver dans cette ville enchantée, soupçonnée d’être la fameuse Macondo décrite par Garcia Marquez dans 100 ans de solitude, entourée de jeunes colombiens apprenant le japonais et de ces deux japonais parlant espagnol. Cette classe est le lieu de nombreux fous rires. A entendre nos accents respectifs, nous ne pouvons nous empêcher de rigoler. Mais quels moments d’échanges, de partage et surtout quel exemple d’interculturalité. Une fois de plus, je reçois la confirmation qu’au fond, où que l’on soit, nous sommes tous pareils, animés de cette même curiosité, de cette soif d’apprendre de l’autre, de cette envie de découvrir le monde….
Je garde un joli souvenir de mon passage à Mompox, un séjour empreint d’authenticité et de douceur de vivre.
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