Dernière mise à jour : 14 décembre 2021
Je ne sais pas pourquoi, mais je rêvais de visiter la Birmanie! Comme une évident, c’est là que j’ai choisi d’entamer mon tour du monde. J’éprouvais une certaine fascination pour ce pays mystérieux, si longtemps replié sur lui-même. J’avais déjà entendu des voyageurs revenir de ce pays enchantés, mais sans vraiment savoir pourquoi. J’appréhendais quelque peu d’y aller, avec ces zones encore interdites aux touristes, les répressions violentes dont sont victimes certaines minorités ou les manifestants s’opposant au régime.
Je n’ai absolument pas été déçue, bien au contraire ! J’ai découvert un pays magnifique, authentique, encore préservé du tourisme de masse, avec des habitants extrêmement accueillants, chaleureux, souriants et généreux. Juste heureux de vivre…
La Birmanie, une terre de contraste
Comme tout pays peu développé et très récemment ouvert sur le monde, j’ai été frappée par les contrastes, les inégalités. Je vois des jeunes aux jeans slims et casquettes américaines vissées sur la tête, côtoyer deshommes portant le traditionnel longyi. De nombreux magasins de téléphonie mobile, hyper classes, propres et climatisés, à côté de gargotes locales défraichies sentant le curry. De magnifiques stupas recouverts d’or, alors que la population vit dans une pauvreté extrême. Des escalators qui mènent à une pagode datant du XVe siècle. Les voitures roulant à droite, alors que les volants de ces mêmes voitures sont également situés à droite ! Tout m’interpelle. A tous les coins de rue.
Je flâne, j’observe, et mes sens sont en éveil perpétuel pour essayer de comprendre ce pays si particulier, qui s’ouvre tout doucement au monde. Je n’ai pu que très peu parler de la politique actuelle. Ma seule opportunité fut avec O-Maung, mon guide palaung de Hsipaw. Celui-ci est optimiste et voit la bouteille à moitié pleine, à savoir le chemin parcouru en cinq ans, depuis la mise en place du gouvernement civil, et l’arrivée des fonds étrangers et des programmes d’aide au développement.
En cinq ans le pays a beaucoup changé : les téléphones mobiles et les réseaux sociaux sont désormais accessibles à tous; des distributeurs de monnaie ont été installés; le coca est arrivé. Il a conscience que le chemin à parcourir pour instaurer une vraie démocratie est encore long. Il ne parle cependant pas des élections à venir.
A huit mois de l’échéance, pas d’affiches, ni propagande. Juste des portraits du général Aung San chez lui…l’idole de tout un pays.
Un mois en Birmanie, mon bilan
Ces 27 jours ont été intenses. Que de souvenirs, d’émotions et de rencontres.
Mais quelle fatigue également!
Pourquoi j’ai aimé la Birmanie!
Tant de raisons qui me viennent à l’esprit. Dans le désordre:
- Les sourires birmans
- Le lever du soleil sur le pont U-Bein
- Les moines rencontrés dans les temples, heureux de venir me parler
- Les « Mingalaba » qui fusent
- Traverser le pont menant à Sagaing et voir les temples briller au soleil
- La vie trépidante de Mandalay, sa colline, ses habitants
- Me balader en vélo au milieu des temples de Bagan et le survol silencieux des mongolfières tout simplement magique
- Le jus d’avocat au lait concentré, la salade de feuilles de thé à la coriandre, la salade de feuilles de moutardes frites au gingembre, la soupe de nouilles shan dans le village de Theinkham, le tofu et tomates farcis aux feuilles de thé et à l’ail frit, le riz gluant à la noix de coco
- Marcher dans les villages shan et palaung autour de Hsipaw pour l’accueil chaleureux de leurs habitants
- Les milliers de stupas dorés
- Manger des pâtisseries à la noix de coco dans les maisons de thé
Mon coup de coeur en Birmanie
La région de Hpa-An, capitale de l’état Karen, ses grottes, son monastère perché, ses montagnes et ses paysages verdoyants.
Ce que j’ai détesté en Birmanie
Comme tout n’était pas parfait, voici les points qui m’ont vraiment dérangé :
- Me faire réveiller par des dizaines de coqs à 3h30 du matin, dans le petit village palaung de Pankam…
- Les brûlis : ça pique les yeux, ça pollue et conduira le pays à une catastrophe écologique
- Le mâchouillage perpétuel des noix de Bétel et le jet couleur rouge sang qui vous frôle les pieds
- Me faire harceler par les conducteurs de tuk-tuk à 4h du matin, en descendant du bus, les yeux encore tout ensommeillés
- La chaleur moite de Hpa-An, difficilement supportable, et transformant la moindre expédition en calvaire
- Me faire prendre en photo quarante fois d’affilée
Un coup de gueule?
La Breeze Guesthouse de Mawlamyine : la pire expérience d’hôtel que j’ai eu à vivre en Birmanie. Recensé par le Lonely Planet et le Guide du routard, comme étant la seule auberge bon marché de Mawlamyine, de nombreux backpackers s’y retrouvent. Or cette auberge est une horreur. Les chambres ressemblent à des cellules de prison, l’accueil est tiède, le patron passe son temps à compter ses billets derrière son bureau et surtout, le comble, les lits sont infestés de punaises !
Mes exploits en Birmanie
- Apprendre à faire du scooter dans la bouillonnante Mandalay, finir la journée en l’embarquant sur un bateau, après avoir descendu un chemin de terre caillouteux et vertigineux
- Dire bonjour dans 3 langues différentes dans la même journée (birman, shan et palaung)
- Me lever à 4h30 et partir en vélo, lampe frontale vissée sur la tête, à la recherche d’un temple pour voir le lever du soleil sur les temples de Bagan
- Traverser montagne et mer pour atteindre la Tayzit beach
- Me retrouver coincé dans un énorme bouchon…à vélo!
- Mettre du thanaka en guide de crème solaire
Mes plus belles rencontres de mon voyage en Birmanie
Maw Lwin, mon voisin de bus
J’ai rencontré Maw Lwin dans le bus allant à la gare routière de Yangon. Il est assis à côté de moi au fond du bus. En cette chaude fin d’après-midi, je suis perdue au milieu de birmans ne parlant pas un mot d’anglais. Le bus est blindé. La chaleur est plus qu’étouffante. Ça ne fait que deux jours que je suis arrivée en Birmanie, je ne comprends pas tous les codes. Je ressens encore un peu la fatigue de mon long voyage de France.
Comme toujours quand je ne connais pas un endroit, je suis un peu méfiante, en retrait. Le trajet pour la gare routière est long car le trafic à Yangon est intense. Maw Lwin se rend à son temple : 1h30 aller, 1h30 retour. Il parle un peu l’anglais. Suffisamment pour me renseigner sur le parcours. C’est un jeune étudiant en construction. Le contrôleur arrive pour nous faire payer notre billet. Je ne trouve pas assez rapidement la monnaie. Maw Lwin se précipite pour payer ce qu’il me manque. J’insiste pour le rembourser bien évidemment, morte de honte intérieurement.
Arrivée à ma destination, me voyant seule et un peu perdue, il se fraye un chemin au milieu des passagers, porte mon sac et descend avec moi du bus pour m’aider à trouver mon bus pour Bagan, dans le chaos de la gare routière. Il me répète sans cesse qu’il ne souhaite pas d’argent et qu’il fait ça pour le simple plaisir de pouvoir parler un peu anglais et de m’aider. Il m’explique aussi qu’il est issu d’une famille très pauvre…
La phrase qui me reste en tête :
« I’m not beautiful, but i have a really good heart »
Voici mon premier contact avec un birman. Méfiante de prime abord, j’ai vite compris que j’étais dans un pays où l’entraide, la générosité et la bienveillance régnaient.
Mon regret, je n’ai pas eu le temps de prendre une photo pour vous présenter Maw Lwin.
Oo Tha Bi Thaw, le moine féministe
Oo Tha Bi Thaw, ce moine rencontré dans un temple d’Amarapura, qui m’a gentiment fait faire le tour du propriétaire, très fier et qui plus est était super féministe! Encore une belle rencontre.
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3 Comments
Bonjour Magalie,
Je suis ton blog depuis quelque temps maintenant (il m’inspire beaucoup!) et j’ai envie de partir en Birmanie également toute seule; je souhaitais savoir si tu as fait ton programme toute seule ou bien si tu as rejoint un circuit organisé avec un guide? je te remercie de ta réponse!
Lucie
Bonjour Lucie,
Tout d’abord, merci beaucoup à toi de me suivre. Ça fait toujours plaisir! Je ne peux que t’encourager à aller en Birmanie, j’ai tellement adoré ce fabuleux pays. Les gens y sont adorables. J’ai en effet fait mon programme toute seule, pris les transports locaux, dormi dans les guesthouses les moins chères. Ça se fait très bien! Il n’y a qu’à Hsipaw, dans le nord, où j’ai fait un trek de trois jours organisé par ma guesthouse. Et je ne regrette pas, c’était super! N’hésite pas si tu as d’autres questions.
A bientôt,
Magali
Merci Magali de ta réponse! Je crois que je suis définitivement convaincue! Bonne continuation dans ton tour du monde!