Visiter la Roumanie : un voyage au cœur de la Transylvanie et des Maramures

Dernière mise à jour : 4 juin 2023

S’il y a un voyage que je garde secrètement bien au chaud au fond de mon cœur depuis quelques années, c’est ce voyage en Roumanie, mon premier voyage solo en Europe, quelques mois seulement avant de partir en tour du monde. Car oui, avant de me lancer seule à l’autre bout de la planète, je voulais tester ma capacité à endurer la solitude, mon aptitude à me faire comprendre où que j’aille, et voir si mon envie de découvrir était intacte après des années de voyages à deux.

C’est donc ainsi que j’ai décidé de partir visiter la Roumanie pour ce voyage test, pays méconnu, surprenant, authentique et tellement attachant! Comme un avant-goût de ce que j’allais vivre l’année suivante…   

Pourquoi faut-il visiter la Roumanie ?

J’avoue qu’au moment de réserver mon billet pour Targu Mures, ville totalement inconnue pour moi jusqu’à ce que je recherche les destinations les moins chères sur Skyscanner, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre de la Roumanie et ne savait absolument rien de ce qu’il y avait à visiter en Roumanie. Mon frère y étant allé peu avant moi, m’avait dit que c’était une destination « sympa », mais c’est à peu près tout. Comme beaucoup, j’avais en tête les trop nombreux préjugés que nous avons de ce pays. De la Roumanie, je ne connaissais que les Roms (qui ne sont qu’une toute petite minorité, j’en reparlerai plus loin), le régime très dur de Ceausescu et sa chute spectaculaire, Nadia Comaneci pour la fan de gymnastique que j’étais ou encore le mythique Dracula ! Point!

Mais alors m’imaginer voyager dans ce pays ?!!! Pas du tout ! Pourtant je garde de ce voyage en Roumanie un souvenir extraordinaire, l’un de mes plus beaux en Europe, entre les paysages splendides, l’accueil chaleureux de ses habitants et cette authenticité bien rare.

La Roumanie loin des clichés

La Roumanie souffre encore de nombreux clichés à son sujet, qui sont hélas tellement loin de la réalité. Avant de partir, j’ai eu le droit à de nombreuses blagues du type « tu vas voyager en roulotte ? », « t’as acheté ta jupe de gitane ? », ou encore la réflexion spontanée de quelqu’un qui ne connaît pas « mais c’est pas dangereux là bas ??? »

Car dès que l’on parle de Roumanie, l’imaginaire commun fait référence aux roms qui font la manche un peu partout en Europe. Or, les Roms sont une minorité ethnique représentant à peine 5% de la population roumaine. Tous les Roumains ne sont pas des roms loin de là. que ce soit dit une bonne fois pour toutes ! Et pour tout vous avouer, à l’époque où j’ai visité la Roumanie en 2014, je croisais bien plus de roms dans le métro parisien qu’en Roumanie.

Je ne me suis par ailleurs jamais sentie en insécurité là-bas, bien au contraire. Certes, je ne suis pas passée par Bucarest, la capitale, où comme dans toute grande ville, il faut sûrement faire un peu plus attention qu’ailleurs. Mais dans l’ensemble, je suis très souvent tombée sur des gens adorables prêts à m’aider dès que possible, même quand la barrière de la langue était grande. J’ai tellement de souvenirs de petites mamies me parlant en roumain avec un grand sourire !

Un patrimoine historique exceptionnel

Située au carrefour d’influences occidentale, byzantine, slave et orientale, la Roumanie possède un patrimoine historique riche et varié : des villes médiévales de Transylvanie, aux églises en bois des Maramureş en passant par les monastères peints de Moldavie, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, le pays a de quoi surprendre les amateurs d’histoire et d’architecture.

La gentillesse incroyable de ses habitants les Roumains

La Roumanie, préservée du tourisme de masse a cet avantage de rester un pays authentique. Les gens sont d’une incroyable gentillesse et vous aident dès que nécessaire. Un peu timides de prime abord, ils ne viennent pas forcément vous parler spontanément, mais dès que vous essayez de communiquer avec eux, ils se plient en quatre pour vous aider. Et chose extrêmement appréciable, les rapports avec les roumains restent d’une simplicité et d’une sincérité vraiment touchantes. Ils ne cherchent ni à vous arnaquer, ni à vous vendre quoi que ce soit. Ils sont juste contents que vous soyez là.

Un des pays les moins chers d’Europe

Située à 2h à peine de chez nous, la Roumanie a cet avantage de rester un pays très bon marché (pour nous bien sûr, tout est relatif !). C’est le pays européen parfait pour les petits budgets.

Que voir, que faire en Roumanie ?

Honnêtement, une semaine pour visiter la Roumanie, ce n’est vraiment pas assez ! Le pays est grand et il y a de nombreuses choses à voir. Je me suis donc concentrée sur deux régions : la Transylvanie et ses villages médiévaux et les Maramures dans le nord, une région rurale qui garantit dépaysement total !

Visiter la Roumanie et les villages médiévaux de Transylvanie

La Transylvanie est principalement connue comme étant la patrie de Dracula, le célèbre personnage du roman fantastique de Bram Stoker. Selon la légende, celui-ci aurait été inspiré du Prince Vlad III Draculea, habitant dans le château de Bran. C’est donc vers là que se ruent tous les touristes voyageant en Roumanie, ce qui fait de ce château l’un des monuments les plus connus et visités du pays! Mais vous commencez à me connaître, vous vous doutez que c’est bien évidemment ce que j’ai fui ! 🙂

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Non, pour moi visiter la Transylvanie, c’est se balader le nez au vent dans ses petits, mais très charmants villages médiévaux aux façades colorées.

Car la Transylvanie, victime d’attaques à répétition au cours de son histoire, notamment mongoles puis ottomanes, a dû faire appel aux Saxons pour se défendre. C’est ainsi qu’au XIIIe siècle, ces derniers ont fortifié les villes de Sibiu, Sighisoara ou encore Viscri aujourd’hui classées au patrimoine mondial de l’Unesco.

Sighisoara

Sighisoara est une ville minuscule aux rues pavées un brin défoncées et aux multiples façades colorées. Vert, jaune, rouge, les bâtiments de la ville lui donnent un air joyeux et accueillant.

Je me balade entre la ville haute et la ville basse, qui se rejoignent entre elles par des escaliers ou admire la vue depuis les tours de la ville fortifiée. Je profite également des petites terrasses ensoleillées pour déguster une Ciuc, la bière locale, ou une Ciorba, une soupe chaude légèrement acidulée par du citron ou du vinaigre, agrémenté de porc et de riz, c’est un vrai délice !!

Je trouve également un petit magasin d’artisanat, la Rock House, située au sous-sol de l’International Café dans lequel j’achète poteries et cuillères en bois pour offrir à mon retour. Le magasin parfait pour faire ses emplettes !

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Où dormir à Sighisoara ?

A Sighisoara, j’ai dormi chez Cristina & Pavel, une petite pension pas trop chère. Ce n’est pas le grand luxe, mais ça faisait parfaitement l’affaire pour moi seule.

Sibiu

Quand je débarque à Sibiu, je découvre une ville beaucoup plus vivante que sa consœur. Son centre est entièrement piéton et rempli de monde.

Arrivée sur la grande place Plata de Mare, je rencontre de nombreux jeunes déguisés en chevaliers. Il y a en fait un festival médiéval organisé ce week-end-là. Je suis chanceuse ! Baraques à bières, à sandwiches ou autres babioles entourent la place. Au milieu, des enfants s’amusent dans des jets d’eau. Je passe du temps à les observer se rafraîchir et rire. Un spectacle a lieu, mais mon roumain n’est pas encore à son top !

Le lendemain, la ville est beaucoup plus paisible. J’en profite pour me balader, siroter une limonade en terrasse, écrire, lire. J’erre dans les rues colorées, alternant encore une fois entre ville basse et ville haute. J’adore l’atmosphère de cette ville, dont les odeurs de pain et de pop-corn viennent me chatouiller le nez en permanence. Je m’y sens vraiment bien !

Où dormir à Sibiu ?

A Sibiu, j’ai posé mes valises chez Daniel, une petite pension sans prétention mais très confortable où j’ai été très bien accueillie.

Visiter Cluj Napoca, la ville étudiante

Cluj, 3^e ville de Roumanie et capitale non officielle de la Transylvanie, est une ville culturelle dynamique.

Avec sa dizaine d’universités, elle possède la plus grosse population estudiantine du pays. Je suis passée en coup de vent à Cluj, donc je n’ai pas vraiment profité de tout ce que la ville peut offrir comme activités. J’ai cependant pris le temps de visiter la très belle église Saint Michel, et le jardin botanique Alexandru Borza, situé aux abords de la vieille ville. Un vrai poumon vert au cœur de la ville, ce qui est très appréciable car la chaleur bat son plein en été.

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Visiter la Roumanie hors des sentiers : les Maramures

Quand je voyage, j’adore visiter les endroits peu connus, loin des touristes et de toute civilisation. Les Maramures, au nord de la Roumanie, constituent l’endroit idéal pour qui veut s’éloigner des sentiers battus. Cette région située aux confins de l’Europe de l’Est, à la frontière avec l’Ukraine, est difficilement accessible et il faut temps et patience pour y voyager. Là-bas, vous vous sentirez un peu comme hors du temps. C’est une région rurale, où les tas de foin succèdent aux maisons et églises en bois, où les charrues sont encore tirées par des bœufs et où les traditions ancestrales se perpétuent.

Sighetu Marmatiei (Sighet)

Sighetu Marmatiei – Siguette pour les intimes – est la ville principale des Maramures.

Elle est située à la frontière ukrainienne au nord-ouest de la Roumanie, au confluent de l’Iza et de la Tisa. Du fait de sa situation géographique particulière nombre de communautés se mélangent ici : roumains, hongrois, ukrainiens, roms… C’est là que se trouvent la plupart des musées intéressants des Maramures.

Je choisis de visiter le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance, musée que je vous recommande absolument si vous passez par là. Cette ancienne prison a été fermée en 1974 et transformée en musée dès 1989, à la chute du régime. Les cellules ont été transformées en salles d’exposition, qui montrent les faces cachées du communisme en Roumanie, mais également dans les autres pays satellites de l’union soviétique. Absolument fascinant et glaçant. Et utile pour comprendre un peu mieux l’histoire récente ô combien difficile de la Roumanie.

Si vous êtes à Sighet, vous pouvez également visiter le Village Musée des Maramures, un petit musée en plein air comprenant plus de 30 maisons et une église en bois qui remontent aux XVI-XVIIe siècles.

Ne manquez pas non plus les différentes églises de la ville : catholique, hongroise et ukrainienne.

Le cimetière joyeux de Sapanta

C’était un peu ma raison principale de venir jusque dans les Maramures : voir le fameux cimetière Vesel de Sapanta. Celui-ci est tout simplement incroyable !!!

Unique en son genre, il regroupe des centaines de tombes en bois colorées en bleu et racontant en quelques lignes l’histoire du défunt, souvent avec beaucoup d’humour.

Mes deux comparses de visite, deux ukrainiens des Maramures rencontrés la veille, me traduisent les tombes dont celle d’une belle-mère détestée par son gendre.

Voici ce que dit son épitaphe :

« Sous cette lourde croix
Mensonge ma pauvre belle-mère
Trois jours de plus aurait-elle dû vivre
Je mentirais et elle la lirait (cette croix).
Vous qui passez ici
Ne la réveillez pas, s’il vous plaît, essayez
Parce que si elle rentre à la maison
Elle ne me critiquera plus.
Mais je vais sûrement bien me comporter
Donc, elle ne reviendra pas de la tombe.
Reste ici, ma chère belle-mère ! »

Pas loin de là, l’ancienne maison de Stan Ioan Patras, créateur et sculpteur du cimetière, a été transformée en musée sur sa vie et ses œuvres.

Toujours à Sapânta, à 1 kilomètre du cimetière, on peut visiter le monastère en bois de Péri, dont l’église est connue comme étant la plus grande église en bois d’Europe. Ce site a d’ailleurs été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Vadu Izei

A quelques kilomètres de Sighet, on trouve des petits villages typiques des Maramures qui perpétuent les traditions de l’artisanat. Je choisis de me rendre, non pas sans mal d’ailleurs, à Vadu Izei, un village où l’on peut découvrir des métiers anciens comme le métier à tisser traditionnel, la sculpture sur bois, des ateliers de peinture d’icônes sur verre ou encore le travail de l’osier. Ce village est super pour découvrir le mode de vie et le savoir-faire traditionnel de ces artisans et ramener de l’artisanat local si vous le souhaitez.

Où dormir dans les Maramures ?

J’ai d’abord posé mes valises à Sighetu Marmatiei d’où j’ai exploré les environs en bus ou à vélo, notamment pour me rendre au cimetière de Sapanta. J’ai eu un énorme coup de cœur pour le Cobwobs hostel, une auberge familiale situé un peu à l’écart de la ville, dans un énorme jardin où gisent les pommes tombées des arbres fruitiers. L’accueil de la mamie est adorable, même si celle-ci ne parle pas un mot d’anglais.

Au bout de deux jours, j’ai eu envie de tenter l’expérience de la chambre d’hôte dans un petit village, et je suis allée dormir à Vadu Izei chez Ian Borlean. J’avoue avoir un peu galéré pour m’y rendre et m’être mal organisée, mais sachez qu’il y a quelques pensions à la ferme dans les environs. Il faut juste penser à réserver, notamment le repas, car vous ne trouverez pas grand chose dans ces petits villages reculés.

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La Roumanie pratique

Quel aéroport pour se rendre en Roumanie ?

Il y a de nombreux moyens de se rendre en Roumanie depuis la France. Personnellement, j’ai pris l’avion jusqu’à Targu Mures, mais il semblerait que ce vol n’existe plus. Mais vous avez des liaisons directes pour Bucarest, Cluj Napoca, Timisoara ou Craiova. Bref vous pouvez aller quasiment n’importe où en Roumanie assez facilement et pour un budget assez limité.

Si c’était à refaire, maintenant que j’ai choisi de limiter au maximum mes déplacements en avion, notamment en Europe, je prendrais peut-être le bus, mais il faut tout de même compter 36h pour un trajet direct pour Bucarest avec Flixbus !

Au retour, je suis passée par Budapest, située à quelques heures de route des Maramures seulement et en ai profité pour visiter la capitale hongroise quelques jours, notamment en faisant le free walking tour que j’avais réservé la veille.

Quelle est la monnaie utilisée en Roumanie ?

La monnaie officielle est le Leu (lei au pluriel) : 1€ vaut environ 5 lei.

Concernant le budget à prévoir, sachez que le coût de la vie est bien moins élevé qu’en France, de quoi vous faire plaisir à petit budget.

Quand visiter la Roumanie ?

Je suis partie là-bas fin août-début septembre et le climat était parfait. Encore très chaud en journée, mais frais le soir. Je pense que le printemps et la toute fin de l’été sont les saisons idéales pour visiter la Roumanie car en plein été, la chaleur y est écrasante, sauf si vous vous rendez dans les montagnes.

Quelle langue parle-t-on en Roumanie?

La langue officielle est le roumain, la seule langue latine de l’Europe de l’Est. Ca ressemble un peu à de l’italien donc à la fin du séjour je commençais comprendre, à défaut de pouvoir m’exprimer. Sinon j’ai pu communique en anglais ou parfois en français. Je vous recommande de vous acheter un petit guide de conversation si vous vous rendez dans les campagnes. Ça m’a un peu manqué dans les Maramures.

Circuler en Roumanie

J’ai choisi de parcourir le pays en transports, en prenant la plupart du temps les bus, maxi-taxis et en faisant du stop. Entre les villes, cela ne pose pas trop de problèmes, même si parfois la communication était difficile pour trouver mon chemin. Par contre, j’avoue m’être sentie limitée dans les Maramures. Peut-être là-bas louer une voiture peut valoir la peine pour s’enfoncer un peu dans les coins reculés.

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Visiter la Roumanie en bref

Vous l’avez compris, j’ai vraiment adoré ce pays, pour authenticité, ses petits villages médiévaux, ses festivals, ses paysages magnifiques et ses habitants très accueillants. Une semaine n’est vraiment pas assez, je regrette de ne pas avoir eu assez de temps pour visiter le pays. Avec plus de temps, je resterais un peu plus dans les Maramures, à la rencontre de ses habitants (avec un bon guide conversation, l’anglais étant limité !), je randonnerais quelques jours dans les Carpates aussi, et j’irais visiter les monastères de Bucovine. En tout cas j’ai hâte d’y retourner un jour et espère vous avoir convaincu de visiter ce beau pays à votre tour.

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